L’écrivaine Christine Angot a remporté le prix Médicis, mardi 26 octobre, pour son roman Le Voyage dans l’Est. Dans cet ouvrage édité par Flammarion, la romancière de 62 ans revient sur l’inceste paternel dont elle a été victime, un sujet déjà traité dans certains de ses romans précédents.
Réuni dans un restaurant du quartier de l’Odéon à Paris, le jury a couronné la romancière pour l’un des livres les plus remarqués de la rentrée littéraire 2021. Très émue, elle a remercié le jury en disant : « C’est très important. »
Interrogée ensuite par la presse, elle s’est dit heureuse pour ceux qui l’entourent. « Ça compte vraiment (…). C’est-à-dire qu’il y a des gens qui sont là, qui vous aident, qui vous soutiennent, qui manifestent qu’ils sont avec vous », a-t-elle expliqué. « Quand vous écrivez, vous êtes absolument seule et c’est très bien comme ça, et c’est aussi ce qui m’intéresse dans le fait d’écrire. Mais moi il y a des gens qui me disent : on est là, on entend, on lit, on voit, on comprend, on soutient », a-t-elle ajouté. « Je suis soutenue depuis très longtemps, en fait. » Christine Angot a également été retenue mardi parmi les quatre finalistes du prix Goncourt, qui sera remis le 3 novembre.
Jonas Hassen Khemiri et Jakuta Alikavazovic distingués
Dans la catégorie des romans étrangers, le prix a été attribué au Suédois Jonas Hassen Khemiri pour La Clause paternelle (Pappaklausulen, édité en français par Actes Sud), dans lequel le romancier questionne les liens qui assurent la cohésion d’une famille avec humour.
« C’était une surprise. C’est un honneur énorme d’avoir ce prix. Pas seulement pour le prix, mais c’est pour le livre aussi la possibilité de trouver de nouveaux lecteurs », a expliqué ce romancier, de père tunisien et de mère suédoise, qui écrit en suédois et parle français couramment. Il s’agit du deuxième prix en deux jours pour les éditions Actes Sud en littérature étrangère, après le Femina lundi pour Madame Hayat du Turc Ahmet Altan.
Enfin, Jakuta Alikavazovic a de son côté remporté le prix Médicis essai pour Comme un ciel en nous (Stock). Ce livre – dans une collection qui raconte les nuits d’écrivains au musée, en l’occurrence celui du Louvre – est une exploration de l’histoire personnelle de l’autrice, fille d’exilés arrivés de Yougoslavie à Paris.
« C’est un livre sur une nuit, c’est aussi un livre sur une vie. Deux peut-être : celle de mon père, qui est arrivé en France au début des années 1970, et la mienne, qui suis née à Paris à la fin des années 1970. Et sur les moyens qu’il a trouvés – et le Louvre en fait partie – de me transmettre quelque chose, ce qui n’allait pas de soi puisqu’il a quitté son pays, sa famille, sa langue, qu’il fallait trouver un terrain commun. Ce terrain, c’est l’art », a-t-elle déclaré à l’Agence France-Presse.
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