L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Le deuxième long-métrage de David Zonana (également auteur du scénario) relève d’une tradition nihiliste qui semble nourrir, aujourd’hui, un certain cinéma mexicain avec des films comme ceux qu’ont signés Amat Escalante ou bien Michel Franco, par ailleurs coproducteur du film.
Un jeune homme, Luis Nunez Rosales, s’est inscrit dans un lycée militaire afin de pouvoir aider sa mère diabétique à se soigner. Il devra subir toutes les humiliations et brimades qui sont celles d’un cadet aspirant officier avant de se retrouver embarqué dans les jeux dangereux de la criminalité de bandes.
Séquences oniriques
Comme d’autres films s’attaquant à un tel milieu, Heroico s’amuse à confronter la mise en scène cinématographique avec celle, consubstantielle à l’enfermement des corps, qu’incarne l’institution militaire et ses rituels.
Le film est pourtant bien plus que cela qui brasse de nombreux thèmes (le sort de la minorité indienne au Mexique, la peinture d’une société essentiellement violente) et se permet d’insérer diverses séquences oniriques effleurant une forme de surréalisme. Une telle profusion égare un peu un spectateur régulièrement secoué, pourtant, par des moments d’une brutalité psychologique et physique assez surprenante. Un film très noir.
Film mexicain de David Zonana. Avec Santiago Sandoval Carbajal, Fernando Cuautle, Esteban Caicedo (1 h 28).